Championnat de France de Trail Long 2019 : 3ème (55km)
Maxi-Race 2019 : 12ème Marathon Race (42km)
OCC 2019 : 6ème (55km)
Saintélyon 2019 : 4ème (71km)
À 26 ans, Baptiste Chassagne apparaît comme le vétéran du Team à l’heure de présenter sa carte d’identité.
Pourtant, il ne revendique clairement pas ce rôle de doyen à l’heure de témoigner d’un passé à haut-niveau. En effet, notre athlète qui compte le plus de bougies sur son gâteau d’anniversaire est également celui à qui reviendrait la plus petite part si l’expérience était une tarte. Natif de Lyon, diplômé de Sciences Po Paris, on en viendrait presque à se demander où ce citadin a creusé son appétit des grands espaces.
En 2019, gourmand en dossards, vorace de kilomètres et parfois glouton en entrainements, il s’est coupé une belle tranche d’apprentissages. Avec d’abord 6 premiers mois au régime sec en termes de résultats, puis, une fin de saison beaucoup plus savoureuse, une fois l’exigence inhérente à la démarche de performance assimilée. En guise de mignardises : une médaille de bronze aux Championnats de France de Trail long, une 6ème place à l’OCC, du chocolat à la SaintéLyon (4ème) et un axe de travail identifié pour 2020 après plusieurs cuissons mal maitrisées sur le sujet : le sprint final.
Rencontre avec le « Parisien » du Team.
Un bilan ultra-positif,
au sens où ce fût une année très instructive sur laquelle j’ai pu construire un énorme socle d’apprentissages. J’ai pris énormément de plaisir à m’éprouver physiquement et mentalement dans cette découverte tardive des exigences du haut-niveau. J’ai aimé me contraindre, me challenger, sortir de ma zone de confort et m’inscrire dans la même démarche (je parle bien de démarche et pas de niveau) que ces athlètes que j’ai toujours admiré pour leur rigueur au quotidien, leur capacité à se focaliser sur un objectif et échafauder leur mode vie en fonction de leurs rêves.
Je ressors grandi de cette première année où j’ai d’abord enchaîné les déceptions, mais où j’ai su faire le dos rond avant de voir les efforts payés ensuite. Je me sais besogneux, mais je le revendique comme une fierté. Cette persévérance, je la dois beaucoup à cet écosystème incroyable que constitue le Team, qui m’a toujours maintenu sa confiance.
Il y en a deux. Que je vais tâcher de décrire rapidement malgré mes faibles dispositions en termes de vélocité athlétique.
Le premier, c’est ma médaille de bronze aux Championnats de France.
Moi, à la base, je suis plus spectateur qu’acteur dans le sport. Mon père m’a acheté le journal L’Equipe tous les jours depuis que je sais lire… La Marseillaise j’ai l’habitude de la chanter quand un athlète français m’offre du bonheur à travers la télé… Là, j’étais sur le podium à l’heure de la fredonner.
Le deuxième, c’est le kilomètre 70 de la SaintéLyon, dans la mythique montée des Aqueducs.
Il est 5h du matin, un 1er décembre, il pleut des trombes et il fait froid. Et là, j’ai l’un de mes meilleurs amis et deux potes du Team, Lucille Germain et Simon Paccard, qui sortent de nulle part, au pied de la bosse, pour m’encourager. À base de cris sauvages et de cloches bruyantes. J’étais ému de voir qu’ils s’étaient déplacés pour me donner de la force. Après ça, j’étais survolté. Déterminé à revenir sur le podium, au bord duquel j’échoue finalement pour 3 secondes.
Un rôle fondamental. Et tu peux prendre tous les synonymes de « fondamental » dans le dictionnaire, ça fonctionnera…
En évoquant le Team MATRYX, j’ai vraiment cette image de la main de fer et du gant de velours.
La main de fer pour la structure exigeante et rigoureuse. Thomas Janichon et Simon Gosselin m’ont appris à sortir de ma zone de confort, à en cerner l’utilité et dans une certaine mesure, à y prendre du plaisir. Ils sont honnêtes et pragmatiques, très transparents sur les moyens à mettre en oeuvre pour un jour atteindre mes ambitions. Et le gant de velours, c’est pour la chaleur incroyable qui se dégage du Team. L’amitié entre les athlètes, l’attention et la confiance portées à chacun de nous, les relations humaines très riches et super fortes…
Ma hantise serait d’arrêter de progresser. Je me rassure cependant en me disant que ma découverte du haut-niveau est suffisamment récente pour avoir encore plein de domaines où progresser avant d’atteindre la pleine mesure de mon potentiel. Mes aspirations et mes qualités me portent vers les efforts longs, mais avant cela, j’aimerais confirmer sur les formats autour de 5h.
C’est dans cette logique que je retourne sur les épreuves où j’ai couru en 2019 : pour faire mieux !
Avec j’espère plus de vitesse, un pied plus montagnard et une plus grande expérience de la gestion de course… Je vais aussi m’autoriser une découverte de ce format plus long qui m’attire, autour de 10h d’effort.
Il n’y a pas eu de déclic à proprement parlé mais plutôt une performance, un résultat, lors des Championnats de France, en août, qui a enfin matérialisé la progression que j’observais à l’entrainement.
Mon corps a d’abord mis 6 mois à assimiler cette nouvelle démarche. Il n’a pas trop aimé être ainsi secoué au début. Malgré les premières déceptions, Simon et Thomas m’ont affirmé que les planètes allaient s’aligner à un moment et qu’à cet instant ce serait encore plus savoureux. En décrochant cette médaille de bronze, j’ai expérimenté une super joie intérieure car je me suis prouvé deux choses : que j’avais peut-être le potentiel de mes rêves mais surtout que j’avais su déployer une fois dans ma vie cette persévérance que j’admire tellement, cette résilience qui est beaucoup plus facile à admirer chez les autres qu’à appliquer soi-même.
La déception, ça a un sale goût. Mais qui se termine en fond par une pointe de reviens-y…
Cette nuit-là, Cupidon m’a décoché une flèche. Cette flèche qui t’indique le chemin pour rallier Saint-Etienne à Lyon.
La 33ième édition de la Montée du Nid d’Aigle s’est courue ce dimanche et comptait pour la coupe de France des courses en Montagne ainsi que pour le Challenge Running Conseil de la Haute-Savoie.
Enorme, pour sa 1ère participation aux Championnats de France de Trail « long », le jeune Batiste Chassagne (25 ans) est monté sur le podium de l’épreuve en devançant Ludovic Pommeret, le récent vainqueur de l’UTMB, excusé du peu.